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Historique CHARASSON

La Maison Charasson - Martin

Historique

Cette grande maison bourgeoise, sise 49 place du Champ de Foire à Aigurande, a une longue et intéressante histoire qui a pu être retracée grâce aux archives familiales et aux recherches notariales.

1742-1871
1742-1871
Construite en 1742-1871

Les archives

Construite en 1742 (date inscrite sur le linteau d’une fenêtre coté intérieur), elle comporte à l’origine 8 pièces réparties sur 2 niveaux et un jardin séparé par une grange. Une extension de 4 pièces sur 2 niveaux a été effectuée probablement avant 1850. Nous avons retrouvé dans le mur extérieur côté Poste un journal « Le National » daté de 1849 lors d’importants travaux de maçonnerie.
Lors de sa construction, la maison se trouvait dans la Marche et dépendait de la paroisse de Measnes, diocèse de Limoges. Les limites administratives ont changé à la révolution, mais les limites religieuses n’ont été modifiées qu’après 1930. C’est la première fois que je lis que la limite religieuse n’aurait été modifiée qu’après 1930 : La publication des bans à Measnes suffit-elle à prouver cela ? Dans ce que j’ai lu jusqu’ici, l’agglomération d’Aigurande a été entièrement rattachée au département de l’Indre à la Révolution et, au point de vue religieux, au diocèse de Bourges.
1872-1885
1872-1885
La gendarmerie

Sur la Route Royal 151 bis

En 1872, la maison fut louée au « casernement de la brigade à cheval d’Aigurande » c'est-à-dire la gendarmerie. Ci-joint le bail de location avec toutes les notifications demandées par le ministère de la guerre via la sous-préfecture de La Châtre. De ces demandes, il nous reste la cloche (qui sonnait les heures des repas quand nous étions enfants), l’écurie et ses 5 boxes avec leurs mangeoires , les anneaux fixés dans les murs de la cour pour y attacher les chevaux, une chambre de sûreté (que nous appelons toujours la prison), l’abreuvoir qui contient aujourd’hui un énorme hortensia, et le porte-drapeau sur la façade côté place. A cette époque, la Poste y possédait également son bureau.
1885-1910
1885-1910
Pierre et Irène Charasson

Les Occupants

On trouve trace de la famille ANDRÉ-DUMERIN avant 1800, notaire de père en fils, ce sont eux qui ont donné à la maison sa configuration actuelle. En 1850, ils la vendirent à un Monsieur MAUBLANC, banquier à la Châtre et propriétaire de plusieurs maisons qu’il louait. Un notaire, Maître AUBERGER occupe ensuite la maison mais, suite à de mauvaises affaires, la quitte. Son épouse qui semble avoir vécu largement, n’allait à la messe qu’en voiture, ce qui a bien fait sourire les aigurandais.
En 1885, notre arrière-arrière grand-père Pierre CHARASSON (1848-1931), d’origine Creusoise (Villechiron) qui était « monté à Paris faire fortune », achète la maison et y installe un négoce de vin. La maison possède 3 caves, des communs de stockage et surtout les tonneaux arrivaient directement de Paris Bercy par le chemin de fer. Une serre a été construite en 1910 par Eugène, fils de Pierre, qui s’intéressait plus aux arts et à la botanique qu’à l’activité commerciale de son père.
1874-1939
1874-1939
L’âme de la maison

Eugène Charasson

Peintre de plein air amateur, il a côtoyé à l’hôtel LÉPINAT de Crozant les impressionnistes dont Armand GUILLAUMIN et peint énormément de paysages de Creuse. Il expose beaucoup dans la région mais également à Paris au Salon des Indépendants. Il est ami de NIVET, sculpteur renommé, qui a fait son buste, lequel trône toujours dans notre salon. Il dirigea « La Lyre Aigurandaise » et s’est investi de longues années dans la commune en tant que premier adjoint et ce jusqu’en décembre 1939 où, d’après sa fille Madeleine, il aurait pris froid lors de l’accueil des réfugiés strasbourgeois et après des complications médicales en serait mort.
1906-1980
1906-1980
fille d’Eugène CHARASSON

Madeleine DOUVISIS

Madeleine DOUVISIS, fille d’Eugène CHARASSON qui s’est mariée à Aigurande, a eu ses bans de mariage publiés à Measnes en 1930. En 1832 (date et initiales gravées au dessus du portail) fut construit «un pigeonnier porche» et des communs qui closent ainsi la propriété autour de la cour. Des terrains en face, qui s’étendaient jusqu’à la voie ferrée, complétaient le domaine. En 1841 le gouvernement en acheta une portion (d’Aigurande à Aigude-bas) pour construire ce qui devint la route royale 151 bis, allant de Nevers à Angoulême. Dans les années 1980, la mairie préempta et acheta les deux parcelles restantes, une ouche et un grand jardin que Madeleine DOUVISIS, alors propriétaire, louait comme potager, pour des sommes symboliques, à une dizaine de personnes, et y bâtit la maison de retraite, la maison médicale, la crèche et la maison des services à la population.
1940-2021
1940-2021
6ème génération

La Famille

La maison est toujours dans la famille, nous en sommes à la 6ème génération. Y ont résidé notre grand-père le docteur René-Henri MONCEAUX (1900-1976), pharmacien à La Châtre pendant l’occupation, marié à Renée CHARASSON (1903-1979), et qui a écrit entre autre un livre sur sa passion des champignons (La Vie mystérieuse des Champignons sauvages – Ed. Stock), notre grand-tante Madeleine DOUVISIS née CHARASSON (1906-1997), qui a tenu « la Bibliothèque pour tous » dans l’entrée avant la création de la médiathèque, nos parents le Docteur Philippe MARTIN (1927-2007) et sa femme Geneviève née MONCEAUX (1929-2011) qui sont venus y prendre leur retraite en 1999.
Dans les années 1980, la mairie préempta et acheta les deux parcelles restantes, une ouche et un grand jardin que Madeleine DOUVISIS, alors propriétaire, louait comme potager, pour des sommes symboliques, à une dizaine de personnes, et y bâtit la maison de retraite, la maison médicale, la crèche et la maison des services à la population. Aujourd’hui la maison, toujours dans la famille. C’est aussi une maison de vacances et nous continuons à la faire vivre en respectant au mieux son identité et son âme. Trop de souvenirs sont gravés dans ses murs et les générations montantes y sont déjà très attachées.
Nous essayons de participer à la vie des Aigurandais en partageant notre plaisir d’y habiter ou d’y venir régulièrement et d’être actifs dans la vie sociale et associative de la commune.
Famille MARTIN :
Nathalie, Caroline, Laurence, Emmanuel, Stéphanie.